Et bien une fois que vous avez dit « habitat collectif », vous n’avez encore rien dit…
Ce qui définit un habitat collectif, c’est juste le partage de plus ou moins nombreux services et parties communes accessibles et réfléchies pour l’avantage de tous.
Ainsi, on peut donc distinguer l’habitat participatif, conçu et construit dans son ensemble avec pour maître d’oeuvre ses futurs occupants. L’idée étant de faire un maximum d’économie d’échelle à travers le partages d’espaces pour recevoir amis, familles mais aussi se retrouver avec les autres habitants et ne plus vivre seul dans son coin. Cet occupant ci ne rentrera pas dans notre périmètre, car il a largement les moyens de ses ambitions, en toute autonomie, L’habitat participatif ne se voit pas imposer de régime spécial. Il peut donc être régi sous le sceau de la copropriété, de la SCI, du logement social… en fonction du projet immobilier.
A ne pas confondre avec l’habitat partagé lui aussi destiné à des occupants autonomes. Mais le plus souvent destiné à un habitat social, des promoteurs sociaux ou les collectivités territoriales rentrent dans le jeu de sa conception. L’habitat partagé peut-être accompagné. Il peut accueillir de ce fait des adultes en situation de handicap. Ces projets sont souvent portés par des associations et le plus souvent, les occupants ne sont pas propriétaires de leur logement. L’ensemble appartenant à la société en charge de son exploitation et les appartements sous-loués à des personnes dépendantes, qui ont également accès aux espaces communs. Ce type d’habitat permet aux porteurs de handicaps de profiter de la PCH ou Prestation de Compensation du Handicap et par conséquent, d’une prise en charge journalière sur leur lieu de vie en lieu et place des quelques heures individuelles et habituelles.
Participatif ou partagé , tous deux sont régis par la loi ALUR de 2014. A noter le vide juridique qui les entoure sur certains points et qui peut engendrer certaines difficultés à l’usage.
Et puis, il y a l’habitat inclusif. Destiné à des personnes en situation de handicap ou de dépendance, il fait aussi souvent appel à des promoteurs sociaux ou aux collectivités.
Ce type d’habitat peut-être accompagné ou pas.
Et il obéit lui à un régime juridique bien encadré par l’article 129 de la loi ELAN datée du 23 novembre 2018. :
• Il permet aux personnes âgées ou en situation de handicap de vivre ensemble. Les proches aidants sont également acceptés dans l’habitat inclusif.
• Les occupants font du logement occupé leur résidence principale.
• L’habitat inclusif fait l’objet d’un projet de vie sociale.
Il est à remarquer que la loi ELAN n’inclut pas de financements pour la création d’habitats inclusifs, ni de dispositions spécifiques telles qu’un nombre de sanitaires minimum ou une superficie d’espace privatifs à respecter. Pas plus qu’un modèle de bail n’est édifié pour régir la relation bailleur/occupant.
Le désir des Français est de plus en plus d’évoluer et de vieillir chez soi. Le plus longtemps possible.
Évidemment, qui préfère quitter la vie qu’il s’est construite autour de ses aspirations et libertés, pour aller en maison de « retraite » dans une chambre médicalisée impersonnelle à l’organisation « militaire » ?..
Cependant, tous n’en ont évidemment pas les moyens.
Déjà, il y a les locataires ou propriétaires de leur « chez eux » mais qui précarisés, n’ont plus les moyens d’y rester.
Et puis, il y a tous les publics plus que précaires qui n’ont pas ou plus de « chez eux », tels que les SDF ou les migrants.
En tout cas, chacun voit d’abord son chez soi comme le havre de sa liberté. Libre de dormir, de manger, de recevoir, de pratiquer ce qu’il veut, comme il veut. … Libre de ses aspirations pour sentir qu’il existe !
Par conséquent, ce qui va faire la différence entre les réponses au problème de l’hébergement, c’est de savoir si on s’adresse à une population qui possède ce choix là ou pas.
Bien sûr, si la personne a le choix économique de son hébergement et les moyens de son autonomie de vie, elle ne se sentira pas concernée par la proposition de Lienpourlautre.
Par contre, si elle ressent le poids d’une dépendance quelconque et que sa seule alternative s’apparente pour elle à de la survie, elle pourra saisir notre main tendue.
Et que se soit parce qu’on se sent incapable de s’assumer seule financièrement, ou si continuer à vivre isolée devient impossible, ou même parce qu’on sent qu’on a encore quelques choses à transmettre et qu’on pense que la vie ne vaut le coup que si elle est partagée …
Notre association est au bord de la route ce ceux pour qui le partage d’une vie communautaire est une condition sine qua none d’existence digne et autonome. Car l’habitat inclusif est plus qu’une solution d’hébergement, c’est avant tout la mise en musique du retour digne à la vie sociale. http://www.lienpourlautre;com